Faut-il infliger une sanction ? Ou mieux vaut-il sanctionner ? Il est 19h30 mercredi dans l'hémicycle, une bataille sémantique s'est engagée. L'article premier de la réforme pénale du gouvernement, débattue depuis mardi à l'Assemblée, veut définir la «peine». Il dit : «Afin d'assurer la protection effective de la société, de prévenir la commission de nouvelles infractions et de restaurer l'équilibre social, dans le respect des droits reconnus à la victime, la peine a pour fonctions : 1. De sanctionner le condamné. 2. De favoriser son amendement, son insertion ou sa réinsertion.» Un amendement de la députée Bechtel propose de remplacer le mot «sanctionner» par «infliger une sanction».
«C'est plus joli, plus élégant», reconnaît Christiane Taubira. «Mais sanctionner est plus direct», commente le rapporteur du texte Dominique Raimbourg. Puis se tournant vers la droite de l'hémicycle : «Et puisque vous voulez envoyer un message de fermeté...» A gauche une députée s'inquiète : «On pourrait dire "prononcer une sanction" ? Infliger, c'est peut-être plus punitif...» Ce qui plaît bien à droite. «Le mot infliger vous gêne, car il est moins neutre !» s'insurge l'UMP Le Fur. «Infliger une sanction n'a rien de sadique comme je l'entends en face», renchérit Marion Maréchal-Le Pen. «On est à l'Assemblée, pas à l'Académie française !» s'impatiente un député. «Oui mais le respect de la langue française est imp