Il faut parfois insister pour faire du bruit en claquant des portes feutrées. En avril, Zaïr Kédadouche claquait celle du Quai d’Orsay en présentant sa démission du poste d’ambassadeur de France en Andorre. Il accusait son ministère d’avoir couvert, voire participé, à des actes répétés de discrimination à son encontre.
Ce mercredi, Zaïr Kédadouche a annoncé avoir, depuis, déposé plainte auprès du procureur de la République de Paris pour discrimination. Le service juridique du Défenseur des droits a par ailleurs été saisi de la plainte. Zaïr Kédadouche, qui considère sa voix comme pouvant «porter une parole politique», avait organisé une conférence avec SOS Racisme, qui envisage de se constituer partie civile dans le dossier. L'ancien ambassadeur s'est également attaché le soutien de plusieurs autres associations de lutte contre le racisme. Pour Alain Jakubowicz, président de la Licra, «cette affaire est emblématique du problème du plafond de verre», rappelant le faible taux de diplomates issus de la diversité (2%). Rokhaya Diallo, des Indivisibles, est sur le même terrain : «On ne parle pas assez du racisme institutionnel comme celui de la haute fonction publique.»
Militant. Le dossier Kédadouche risque cependant d'être compliqué à plaider. Ce «fils d'un éboueur algérien, qui a grandi dans un bidonville à Aubervilliers», comme il se définit, devenu footballeur professionnel, puis inspecteur général de l'