Menu
Libération
Récit

L'Assemblée enterre les peines planchers, symbole du sarkozysme pénal

Article réservé aux abonnés
Le dispositif de 2008 qui prévoyait des peines minimales pour les récidivistes a été abrogé dans le cadre du projet de loi sur la réforme pénale.
Christiane Taubira, le 3 juin à l'Assemblée. (Photo François Guillot. AFP)
publié le 5 juin 2014 à 19h20

On attendait du sang (ou des larmes, au moins) pour enterrer, jeudi après-midi à l'Assemblée nationale, les peines planchers, mesure emblématique du sarkozysme pénal. A 17h38, celles-ci ont été abolies assez misérablement, devant six députés de droite et treize de gauche, chaque camp moulinant des arguments usés jusqu'à la corde, dans le cadre de l'examen du projet de loi sur la réforme pénale.

Ce dispositif entré en vigueur en 2008 prévoyait des peines minimales pour les récidivistes. Les magistrats pouvaient les éviter en motivant spécialement leur décision – ce qu’ils ont fait de plus en plus fréquemment, hostiles qu’ils étaient, dans leur grande majorité, à ces sanctions quasi-automatiques

«Antisarkozysme permanent»

«Nous ne croyons pas à la justice mécanique, à la justice automatique, à la justice aveugle. Nous voulons des peines plus individualisées», a répété Christiane Taubira, à qui la droite (et particulièrement le député UMP Guy Geoffroy) n'a pas manqué de reprocher «son obsession vindicative: un antisarkozysme permanent». Le député a noté à raison que les peines planchers n'étaient finalement pas si automatiques, puisqu'elles ne sont aujourd'hui prononcées que dans un tiers des dossiers de récidive. Mais l'esprit de la loi et Nicolas Sarkozy prévoyaient qu'elles le soient bien plus. La députée verte Cécile Duflot a d'ailleurs rappelé jeudi l'époque où Rachida Dati,