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Libération

La radicalisation discrète de Mehdi Nemmouche

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De l’enfant ballotté au détenu religieux, une lente dérive vers le jihad.
publié le 9 juin 2014 à 20h16

Au bout d’une enfance cabossée - placé dès l’âge de 3 mois puis ballotté de foyers en maisons d’accueil -, Mehdi Nemmouche, né le 17 avril 1985 à Roubaix (Nord), a passé un BEP d’électronique, a échoué au bac pro électrotechnique, a commencé à 22 ans une capacité en droit puis a enchaîné cinq condamnations, des peines de prison pour de petits délits, conduites sans permis, vols, braquage de supérette, etc.

Barbe. Durant son dernier séjour en détention, de 2007 à 2012, Nemmouche «s'est radicalisé», selon le procureur de la République de Paris, François Molins : «Il s'illustre par son prosélytisme extrémiste, fréquentant un groupe de détenus islamistes radicaux et faisant appel à la prière collective en promenade.» Pourtant, son avocate, Soulifa Badaoui, qui le visite «en 2010-2011» ne remarque aucun changement : «Il n'est apparemment pas quelqu'un de religieux. Ni de près ni de loin. Par exemple, il ne parsème même pas sa conversation d'expressions comme "Inch'Allah". Il ne parle pas de politique, ni de l'actualité. Il voulait s'en sortir» (Libération du 1er juin). Transféré en 2011 à la maison d'arrêt de Toulon-La-Farlède, Nemmouche pratique pourtant l'islam de manière un peu trop voyante aux yeux de l'administration pénitentiaire, avec «des tendance