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Libération

Bertrand Rambaud, séropositif, condamné pour usage de cannabis

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Bertrand Rambaud, le 6 juin chez lui à Schiltigheim. (Photo Pascal Bastien. Divergence)
publié le 16 juin 2014 à 21h26

Dispensé de peine. Mais condamné quand même. «Je suis coupable… de quoi ? Coupable de vouloir survivre !» s'est étranglé lundi, Bertrand Rambaud à la sortie du tribunal de Strasbourg. Il fera appel, espérant obtenir la relaxe. L'homme, séropositif depuis trente ans, comparaissait pour usage, détention et production de cannabis (lire Libération de lundi). Les policiers avaient saisi sa culture à son domicile début avril, soit une vingtaine de plants, ainsi que 600 grammes d'herbe : des fleurs et des feuilles qu'il utilise en phytothérapie.

A l'audience, son avocat, Me Breham, martèle avec force : «Bertrand Rambaud a consommé, consomme et consommera du cannabis.» Car la substance lui permet de supporter les effets secondaires de la trithérapie, de soulager les douleurs. «Le cannabis est un traitement indispensable pour sa survie […]. Il fait partie intégrante de son traitement et de façon déterminante», témoignait par écrit son médecin traitant. C'est «une démarche naturelle et humaniste de revendication d'accès aux soins», écrivait quant à lui Daniel Vaillant, député socialiste de Paris et ancien ministre de l'Intérieur, qui défend une «légalisation contrôlée» du cannabis en France. Onze témoignages ont ainsi été versés. A la barre, un malade, membre de l'association présidée par Bertrand Rambaud, l'UFCM-