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Libération
Reportage

Le Val-Fourré «restera une zone d’habitat social»

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Dans ce quartier de Mantes-la-Jolie, plus grande ZUP de France en 1959 et marqué par des émeutes en 1991, les conditions de vie s’améliorent grâce aux rénovations. Mais il reste un ghetto de pauvreté.
Le Val-Fourré, à Mantes-la-Jolie, le 6 juin. 411 millions d'euros ont été investis. (Photo Jean-Michel Sicot)
publié le 17 juin 2014 à 20h06

Il y a désormais des palmiers au Val-Fourré. Des dizaines, bien alignés. Comme sur les places de centres-ville de Paca ou de Languedoc-Roussillon. D’un côté de l’esplanade aux palmiers, la grande mosquée du quartier et, autour, des immeubles aux façades rénovées et sécurisés, avec des interphones ou des codes. Il y a encore dix ans, il y avait là des voitures mal garées, des épaves et des espaces collectifs laissés à l’abandon. Entre-temps, le Val-Fourré, cité étiquetée «sensible» de 22 000 habitants située sur la commune de Mantes-la-Jolie dans les Yvelines, a bénéficié, comme 500 autres quartiers en France, des crédits de l’agence nationale de rénovation urbaine (Anru).

Créé en 2003 par Jean-Louis Borloo, alors ministre de la Ville, ce plan d'aménagement gigantesque, qui a mobilisé plus 44 milliards d'euros (12 milliards directement de l'Anru, le reste par les collectivités et les bailleurs), a permis de changer le visage des banlieues françaises. Pas toutes, et pas complètement. D'où le déblocage annoncé de 5 milliards supplémentaires pour un Anru 2 qui permettra de terminer les rénovations entamées et de s'attaquer aux endroits qui n'avaient pas été touchés (lire ci-dessus). Le Val-Fourré, lui, restera dans le dispositif. Trois de ses sous-quartiers n'ont pas encore été rénovés. Mais, surtout, malgré ses façades ripolinées, ses nouveaux équipements, ses programmes d'accession à la propriété ou sa belle place aux palmiers, l'endroit reste un ghetto de pauvreté. Le