Il y a désormais des palmiers au Val-Fourré. Des dizaines, bien alignés. Comme sur les places de centres-ville de Paca ou de Languedoc-Roussillon. D’un côté de l’esplanade aux palmiers, la grande mosquée du quartier et, autour, des immeubles aux façades rénovées et sécurisés, avec des interphones ou des codes. Il y a encore dix ans, il y avait là des voitures mal garées, des épaves et des espaces collectifs laissés à l’abandon. Entre-temps, le Val-Fourré, cité étiquetée «sensible» de 22 000 habitants située sur la commune de Mantes-la-Jolie dans les Yvelines, a bénéficié, comme 500 autres quartiers en France, des crédits de l’agence nationale de rénovation urbaine (Anru).
Créé en 2003 par Jean-Louis Borloo, alors ministre de la Ville, ce plan d'aménagement gigantesque, qui a mobilisé plus 44 milliards d'euros (12 milliards directement de l'Anru, le reste par les collectivités et les bailleurs), a permis de changer le visage des banlieues françaises. Pas toutes, et pas complètement. D'où le déblocage annoncé de 5 milliards supplémentaires pour un Anru 2 qui permettra de terminer les rénovations entamées et de s'attaquer aux endroits qui n'avaient pas été touchés (lire ci-dessus). Le Val-Fourré, lui, restera dans le dispositif. Trois de ses sous-quartiers n'ont pas encore été rénovés. Mais, surtout, malgré ses façades ripolinées, ses nouveaux équipements, ses programmes d'accession à la propriété ou sa belle place aux palmiers, l'endroit reste un ghetto de pauvreté. Le