Menu
Libération
TRIBUNE

Trop chère université

Article réservé aux abonnés
par Par le groupe de recherche ACIDES (Approches critiques et interdisciplinaires des dynamiques de l’enseignement supérieur) (1)
publié le 17 juin 2014 à 18h06

Comme de nombreux établissements d’enseignement supérieur publics avant elle (l’université Paris-Dauphine, les Ecoles des Mines - Telecom, Sciences-Po Paris…), l’Ecole nationale des ponts et chaussées a choisi d’augmenter ses frais d’inscription, les faisant passer de 1 402 à 2 570 euros par an. Dans l’espace public, de nombreuses voix s’élèvent afin de légitimer une hausse des frais d’inscription. L’université de Saint-Quentin-en-Yvelines, au bord de la cessation de paiement, a joué un rôle de révélateur pour imposer l’idée de l’accroissement nécessaire des moyens accordés à l’enseignement supérieur. Cette position est celle qu’a défendue au mois de février la Conférence des grandes écoles (CGE), devant le comité chargé d’établir la stratégie nationale de l’enseignement supérieur, en plaidant non seulement pour un accroissement des contributions étudiantes, mais aussi pour l’introduction d’une sélection à l’entrée des universités et pour la mise en place d’une gouvernance basée sur le modèle des grandes écoles.

Les partisans des frais d’inscription avancent deux principaux arguments pour légitimer ce mode de financement. Premièrement, l’Etat ne serait plus en mesure de financer correctement l’enseignement supérieur. Deuxièmement, il serait légitime d’augmenter les frais d’inscription sous prétexte que les étudiants en tirent un bénéfice individuel : l’accroissement de leurs futurs revenus.

L’augmentation des frais d’inscription permettrait-elle de couvrir les besoins de finan