Ce fut le blockbuster de l’été 2013 : plus de 1 million de vues sur YouTube, la BBC qui s’en mêle, et Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, obligé de se positionner très officiellement. La vidéo d’une interpellation pour le moins musclée à Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) avait hystérisé les réseaux sociaux en août dernier. Jeudi, le tribunal correctionnel de Tours a renvoyé dos à dos tous les acteurs de cette scène captée grâce au smartphone d’un riverain.

Au départ, il s'agissait d'un banal contrôle routier, réalisé au petit matin dans le quartier sensible de la Rabière. Sur la vidéo, on voit le conducteur, très éméché, refuser de s'y soumettre et mordre un policier. Ce dernier s'exclame d'ailleurs très clairement : «Ah, il me mord, cet enculé.» Au lieu de calmer le jeu, il fait ensuite usage de la force à l'encontre d'une femme, passagère du véhicule contrôlé. S'il est vrai qu'elle profère des noms d'oiseau et qu'elle tente de s'interposer, elle ne représente cependant pas un réel danger. Dès lors, le recours au gaz lacrymogène à répétition paraît totalement disproportionné. C'est pourquoi le tribunal a condamné le policier mordu et gazeur à 1 500 euros d'amende, dont 750 avec sursis.

A la Rabière, ce fonctionnaire était bien connu des jeunes. Quelques jours après les événements, ils étaient allés, dans le calme, et en délégation, demander au maire PS de Joué-lès-Tours, Philippe Le Breton, de formuler à la préfecture une demande de mutation du policier. Selon