C'est du Hollande pur jus, habile et diplomatique. Prochainement, le président de la République devrait annoncer la nomination de Jean Leonetti, député UMP des Alpes-Maritimes et auteur de la loi sur la fin de vie qui porte son nom, et celle d'Alain Claeys, député socialiste de la Vienne, spécialiste de bioéthique, tous les deux chargés d'une mission, dans le but de rédiger «un texte consensuel» sur la fin de vie et les modifications à apporter à la loi actuelle. Ce projet est astucieux, car il permet de donner le sentiment que la question de l'euthanasie n'est pas abandonnée, et cela alors même que, depuis quelques semaines, les propos ambigus du gouvernement pouvaient laisser perplexe. Dernier exemple de ces hésitations, début juin le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, déclarait «qu'un projet de loi sur la fin de vie pourrait être présenté avant la fin de l'année». Mais quelques heures plus tard, l'entourage du ministre précisait «qu'il n'y avait pas de terme fixé».
De fait, le gouvernement de Manuel Valls a une obsession : ne surtout pas «ouvrir un débat conflictuel», ni raviver du même coup des «tensions» dans une société trop crispée comme on avait pu le voir sur le mariage pour tous. Mais comment faire ? Laisser traîner, quitte à être taxé d'immobilisme ?
François Hollande avait souhaité, en janvier, un nouveau texte de loi qui permette à un majeur atteint d'une maladie incurable de demander, dans un