«Sus à Christiane Taubira, celle qui voudrait vider les prisons, laisser les criminels dehors, celle qui prône l'angélisme pénal.» Assez d'injures, de slogans trop éloignés de la réalité. Son projet, voté en première lecture par l'Assemblée et qui arrive mardi au Sénat, a pour seul objectif de renforcer la sécurité des Français en diminuant les risques de récidive. Il n'est pas laxiste. Il ne réduit ni l'arsenal des peines que peuvent prononcer les juges ni le quantum de ces peines.
Cette réforme se propose de remédier, dans toute la mesure du possible, aux causes de l’échec de la politique pénale menée en France depuis une dizaine d’années. On a cru qu’en durcissant la répression, on verrait diminuer les récidives. Cette sévérité accrue s’est traduite par une hausse de 35% du nombre des détenus. Or, malgré l’augmentation massive de peines de prison prononcées, le taux de condamnations pour des délits commis en récidive est passé de 4,9% à 12,1% et l’insécurité n’a nullement diminué.
N’est-il pas dès lors souhaitable d’identifier les raisons de ces échecs et de s’inspirer des expériences qui ont donné des résultats significatifs dans de nombreux pays (Royaume-Uni, Canada, Suède, Norvège et autres) en termes de prévention de la récidive ? Tel est le sens de cette réforme.
Ceux qui récidivent le plus sont les petits délinquants condamnés à de courtes peines. 80% d’entre eux sont écroués pour une durée de moins d’un an et 60% pour moins de six mois. L’expérience démontre