Image peu commune pour une histoire hors du commun. C'est dans la salle majestueuse du Conseil d'Etat que son vice-président Jean-Marc Sauvé a pris la parole. Il était 16 h 10, mardi. Juste quelques minutes pour expliquer pourquoi le Conseil d'Etat a refusé d'accéder à la demande des parents de Vincent Lambert et, de ce fait, a autorisé l'équipe médicale à suspendre tout traitement - dont l'alimentation et l'hydratation artificielles -, pour permettre à cet homme, âgé de 38 ans, dans le coma depuis 2008, de mourir. D'une voix grave, il a rappelé que la décision qui a été prise «s'inscrit dans la loi de 2005», dite loi Leonetti sur la fin de vie. En d'autres termes, cela ne marque en rien un changement, ou une évolution, c'est son application simplement. «Cette loi donne la responsabilité aux médecins quand le traitement est disproportionné et qu'il ne vise que le seul maintien artificiel de la vie.»
De fait, les juges du Palais-Royal ont suivi tout l'argumentaire du rapporteur public. «Le médecin doit prendre en considération des critères médicaux, et non médicaux, a ainsi répété Jean-Marc Sauvé. Il doit mettre en œuvre une procédure collégiale.» Puis le vice-président - comme pour se prémunir d'éventuelles dérives suivant cette décision - a rappelé «que le Conseil d'Etat a souligné avec la plus grande netteté que la perte de toute conscience ne peut jamais suffire à elle seule à l'arrêt de traitement». Chaque histoire est d'abord