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Libération
EDITORIAL

Avancée

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publié le 26 juin 2014 à 20h26

Pas moins de trois textes ces huit dernières années ont tenté de clarifier le statut des stagiaires. En vain. Les témoignages que publie Libération révèlent un univers un peu trouble où l'exploitation se nourrit de la fragilité et de la précarité des jeunes, où le flou des règles a créé un «no man's land» autorisant tous les abus. C'est ce monde parallèle à celui du travail que la loi votée jeudi par l'Assemblée nationale vise à organiser, à réguler. C'est le respect d'un engagement présidentiel, même si l'allocation d'autonomie promise par François Hollande pour les jeunes en formation semble aujourd'hui abandonnée.

Ce sont donc des stagiaires mieux encadrés, bénéficiant d’un statut plus protecteur, qui intégreront désormais des entreprises susceptibles d’être poursuivies en cas d’abus. L’avancée significative que constitue ce texte ne doit pourtant pas éluder la question majeure qui se pose au gouvernement : la difficulté des jeunes à intégrer rapidement le marché du travail ; une difficulté largement illustrée par l’échec du contrat de générations. Entre les études et le premier emploi, le temps s’étire de plus en plus avec des stages, des CDD, des périodes d’attentes et parfois même de ruptures qui conduisent la plupart du temps à la marginalisation des moins diplômés. L’encadrement des stages ne doit pas faire oublier qu’il ne s’agit pas d’un contrat de travail mais d’une formation afin d’intégrer au plus vite un monde professionnel qui doit apprendre à les cons