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Récit

GPA : la renaissance des «enfants fantômes»

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La GPA en débatdossier
L’Europe condamne la France et l’oblige à délivrer aux Mennesson un livret de famille mentionnant leurs filles nées de mère porteuse.
Dominique et Sylvie Mennesson, parents de Valentina et Fiorella, jumelles nées d'une GPA en Californie, ici en 2008 à Paris. (Photo Frédéric Stucin. MYOP)
publié le 26 juin 2014 à 21h06

Ils se tiennent par la main, un peu gauches face aux caméras et aux micros qui les pressent dans le cabinet de leur avocat. Pourtant, après quatorze années de bataille judiciaire, Sylvie et Dominique Mennesson sont rodés à l'exercice médiatique. Mais, au delà de l'émotion, se lit la force manifeste d'un couple. Et sur leur visage, «l'immense soulagement» dont parle Dominique, «la victoire, enfin, grâce à l'Europe», insiste Sylvie. «La France ne nous reconnaissait pas comme parents et c'était le plus difficile à vivre, précise-t-elle, bien plus sur le plan symbolique que tous les tracas administratifs.»

Depuis jeudi matin, un arrêtde la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH, lire sur Libération.fr) impose à la France de délivrer un livret de famille aux Mennesson qui mentionnera noir sur blanc que Sylvie et Dominique sont bien les parents de Valentina et Fiorella, leurs jumelles bientôt âgées de 14 ans, nées en Californie d'une mère porteuse. Les adolescentes auront aussi droit à une carte d'identité française, elles qui n'ont depuis leur naissance qu'un passeport américain et pas d'état civil français. Un texto victorieux envoyé de leurs parents les a cueillies au lit. La réponse a fusé : «Génial, on va fêter ça !»

«Cet arrêt reconnaît le droit des enfants nés de GPA [gestation pour autrui, ndlr] à avoir des parents», commente leur avocat, Patrice Spinosi (lire ci-contre), résumant par cette évidence