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Interview

Les meetings de campagne de l’UMP, «plus pointus que les Rolling Stones»

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Prestataire pour le compte de Bygmalion en 2012, Pierre Boiteau raconte sa version des faits.
Lille, le 23 février 2012. Grand Palais. Meeting de campagne de Nicolas Sarkozy (sur l'écran), candidat UMP à l'élection présidentielle de 2012. (Laurent TROUDE)
publié le 29 juin 2014 à 18h06

Où est passé l’argent ? Dans l’affaire Bygmalion, s’il ne restait qu’une seule question, ce serait celle-là. Et plus précisément : où sont passés les 17 millions réglés par l’UMP à la société Event & Cie, chargée d’organiser les meetings de Nicolas Sarkozy, et non déclarés aux comptes de campagne ?

Plusieurs faits sont difficilement contestables. En 2012, l’UMP a bien réglé 22 millions d’euros de factures à Bygmalion, société fondée par deux proches de Jean-François Copé. Une partie de cette somme (4 millions) a été déclarée aux comptes de campagne. D’après les cadres de Bygmalion, comme d’après Jérôme Lavrilleux, l’ex-directeur de cabinet de Jean-François Copé, le reste de cet argent dissimulé à la commission des comptes aurait servi à financer la campagne de 2012, qui se serait emballée au point de coûter deux fois plus cher que le plafond légal.

Les factures des prestataires, que Libération a révélées la semaine dernière, confortent cette thèse. Dans le camp sarkozyste, des doutes subsistent pourtant : les prestataires n'ont-ils pas gonflé leurs factures ? N'ont-ils pas reversé, sous la forme de rétrocommissions, de l'argent au clan Copé ? Pierre Boiteau, le patron de l'entreprise Léni, spécialisée dans la location de matériel informatique et vidéo et qui a facturé 4 millions d'euros pendant la campagne, a accepté de