Jamais un ancien chef de l’Etat n’avait été placé en garde à vue. Mardi matin, Nicolas Sarkozy a ouvert la voie. Dans le cadre d’une information judiciaire pour trafic d’influence et violation du secret de l’instruction, l’ex-président de la République a été placé en garde à vue dans les locaux de la direction centrale de la police judiciaire. Pendant toute la journée, il a été entendu par les enquêteurs de l’Office central de lutte contre la corruption saisi du dossier. Sa garde à vue peut durer jusqu’à 48 heures et il pourrait être mis en examen à son issue.
Qu’est-il reproché à Nicolas Sarkozy ?
Cette affaire débute en septembre. Dans le cadre d’un tout autre dossier, celui du possible financement libyen de la campagne 2007, les magistrats décident de placer l’ex-président sur écoute. Mais sur son téléphone, ses conversations deviennent de plus en plus laconiques. Les juges soupçonnent alors que Sarkozy a été prévenu de sa mise sur écoute, et qu’il converse dorénavant sur un autre mobile. Bingo. Un téléphone enregistré sous le désormais fameux nom de «Paul Bismuth» est intercepté, et lui aussi «branché».
Sur ce téléphone, Nicolas Sarkozy échange sans retenue avec son avocat et ami Thierry Herzog, qui s’est procuré lui aussi un téléphone à puce. Mais les deux hommes ne badinent pas. Les policiers retranscrivent plusieurs conversations, dans lesquelles il est question de la décision que s’apprête à rendre la Cour de cassation dans le dossier Bettencourt et de la possible corruption d’un haut magistrat. Le tout nou