Ils sont les témoins capitaux de ce procès, attendus fébrilement. Michel Boulma, 34 ans, et Bouziane Helaili, 37 ans sont les deux hommes clés de la neuvième révision criminelle qui se joue depuis lundi, et jusqu'à jeudi, devant la cour d'assises de Nîmes (Gard). Pendant 13 ans, ils se sont terrés, cachés, assommés «dans le travail la journée et dans le shit le soir», dit Helaili ce mardi à la barre. «Espérant oublier» leur responsabilité dans le meurtre d'Azouz Jhilal, jeune dealer retrouvé le corps lardé de coups de couteau à Lunel (Hérault) en 1997. Espérant surtout qu'on les oublie.
Excuses. Pendant toutes ces années où ils vivaient «en stress», deux autres hommes, Kader Azzimani et Brahim El-Jabri ont été arrêtés pour le meurtre, et condamnés à 20 ans de prison. Eux ont toujours clamé leur innocence. Multiplié les procédures. Fini par obtenir l'ouverture d'une révision. Dans ce cadre, de l'ADN de la scène de crime a été analysé par le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg) et en 2010 a incriminé Michel Boulma, un ancien dealer et client d'Azouz Jhilal, devenu ouvrier. Il a avoué a minima, et dénoncé son complice, Bouziane Helaili, directeur de centre de loisirs. Si tous deux se renvoient la balle du rôle principal, ils sont au moins d'accord sur un point : Azzimani et El-Jabri n'étaient pas présents avec eux ce soir-là, quand Azouz Jhilal a succombé à 108 coups de couteau. D'ailleurs,