Interdire le port du voile intégral dans l'espace public est-il «un traitement dégradant» ? C'est la question à laquelle était appelée à répondre la Cour européenne des droits de l'homme, ce mardi. La juridiction européenne a finalement validé l'interdiction du voile intégral en France. La Cour a souligné que «la préservation des conditions du "vivre ensemble" était un objectif légitime» des autorités françaises, qui disposent à cet égard d'une «ample marge d'appréciation», et que par conséquent la loi votée fin 2010 en France n'était pas contraire à la convention européenne des droits de l'Homme.
La CEDH a en revanche exprimé quelques réserves en rejetant les raisons sécuritaires invoquées par le gouvernement français, et sur le choix d'une interdiction générale «qui peut paraître démesuré» au regard du faible nombre de femmes concernées -1 900 environ, selon une mission d'information de l'Assemblée nationale. Ils se sont dits également «très préoccupés» par les «propos islamophobes» qui ont pu marquer le débat qui avait précédé l'adoption de la loi.
La Cour a été saisie en avril 2011 par une citoyenne française de 24 ans, qui conteste la loi française interdisant le port du voile intégral. Le texte,