Même si Nicolas Sarkozy a beaucoup de talent pour noyer certains poissons trop juridiques en les enrobant d’explications relevant du bon sens, il n’a pas pu réfuter l’existence de l’affaire Bygmalion.
Lors de son intervention, mercredi soir, au lendemain de sa mise en examen pour corruption active, trafic d'influence actif et violation du secret professionnel, l'ex-chef de l'Etat a néanmoins affirmé que ce dossier qui fait l'objet aujourd'hui d'investigations judiciaires lui était totalement étranger. D'après lui, les vraies fausses factures imputées par la société Bygmalion à l'UMP, et révélées par Libératio n le 15 mai, n'ont pas servi à masquer les frais de sa campagne de 2012. Les 17 millions d'euros se sont donc évaporés… ailleurs. Les arguments développés par l'ancien président sont pourtant très peu convaincants. «Cette campagne a été vérifiée dans tous les sens, avec un soin qui n'avait rien d'amical, par la Commission des comptes de campagne et par le Conseil constitutionnel», a-t-il expliqué. «Croyez-vous que les rapporteurs du Conseil constitutionnel ont laissé passer 17 millions d'euros de dépenses sur une campagne de 21 millions sans s'en rendre compte ?» A l'écouter, on imagine que des dizaines d'enquêteurs spécialisés ont été mandatés pour éplucher les comptes et vérifier que tout a bien été déclaré. En réalité, au Conseil con