Elle est devenue la cible privilégiée de la droite : Claire Thépaut, l'une des deux juges d'instruction chargée de l'affaire des écoutes, est accusée par le camp Sarkozy d'être une «juge rouge», une «ennemie personnelle» de l'ancien président de la République. Nicolas Sarkozy, mis en examen mercredi, dénonce de son côté une volonté de le «détruire». Eric Bocciarelli, secrétaire général du Syndicat de la magistrature (SM), dont est membre la juge d'instruction, y voit une tentative de «manipulation politique».
Mercredi soir, Nicolas Sarkozy a présenté l’appartenance syndicale de Claire Thépaut comme un obstacle à son impartialité. Un juge syndiqué peut-il vraiment être impartial ?
C’est le cœur de la défense de Nicolas Sarkozy : il veut faire croire que l’appartenance syndicale empêcherait un juge d’être impartial. C’est complètement faux ! Evidemment, un juge est un être humain, un être de chair. Mais on a prêté serment, on a une éthique. Il ne faut pas oublier que la liberté syndicale est une liberté constitutionnelle. Tout magistrat peut décider d’être membre d’un syndicat, du Syndicat de la magistrature ou d’un autre. Pour les magistrats, c’est une évidence ! Dans le cadre du syndicat, le juge défend une certaine conception de la justice, participe à un débat démocratique. Quand on nous saisit pour des faits, on n’est plus dans ce débat d’idées : on doit respecter des rè