«Elle était par terre, comme ça. Pleine de sang.» Le petit garçon a vu la maîtresse d'école couchée dans la salle de classe de sa copine de maternelle. Il a vu aussi les pompiers arriver. Puis, semble réciter le gamin du haut de ses trois pommes : «Les autres instituteurs nous ont mis en sécurité dans les autres classes.» Aucun tremblement dans la voix. Sa maman paraît autrement secouée : «J'amenais mon enfant en classe, quand j'ai vu une femme sortir de l'école en courant et tenant sa fille par la main, raconte Karima encore toute alarmée. Elle m'a prise par le col et elle s'est mise à hurler : "Je l'ai tuée, je l'ai tuée, vous pouvez appeler la police." Puis elle est partie.»
9 heures, vendredi matin. Dernier jour de l'année scolaire à l'école Edouard-Herriot du quartier Lapanouse à Albi (Tarn). Fabienne Terral-Calmès, jeune institutrice de 34 ans et mère de deux enfants, assurait l'accueil matinal de ses élèves. Elle est tombée dans sa classe, frappée d'un seul coup de couteau de cuisine au flanc gauche. Sans dispute, sans altercation préalable. «Comme ça, clac !» s'épouvante Karima.
L'auteure présumée de l'agression, qui venait de sortir une lame de 16 centimètres de son sac à main, est une parente d'élève de 47 ans, mère isolée d'une gamine de 5 ans, habitante depuis à peine deux mois de la résidence du bout de la rue. La résidence elle-même n'est pas d'une insoutenable misère : une seule tour où réside le concierge, des immeub