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La mairie de Toulouse fait tourner les filles

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Prostitution : faut-il pénaliser les clients ?dossier
L’arrêté antiprostitution visant cinq quartiers, signé lundi, a déplacé l’activité vers des zones moins habitées.
Manifestation de travailleurs du sexe contre l'arrêté municipal, le 11 juillet. (Photo Christian Bellavia)
publié le 11 juillet 2014 à 19h46

«Nous ne sommes pas idiots, nous ne sommes pas dupes» : l'adjoint au maire de Toulouse chargé de la sécurité ne fait même pas semblant de croire que l'arrêté municipal signé lundi puisse être une solution à «ce problème de fond qu'est la prostitution». Le texte se contente d'interdire «aux personnes se livrant [à ce commerce] de stationner ou de se livrer à des allées et venues répétées» sur les voies ouvertes à la circulation dans cinq quartiers bien précis. Sous peine de 38 euros de contravention… Il s'agit avant tout, poursuit Olivier Arsac, de «ne pas laisser dans la souffrance et le sentiment d'abandon» les riverains de ces quartiers. Objectif politique déjà en partie atteint.

Lacrymogène. «Cet arrêté officialise au moins que la situation n'était plus soutenable», soupire Gérard Coulon. A la tête d'un collectif d'habitants du boulevard de Suisse, dans le nord de Toulouse, ce retraité de la territoriale se bat depuis trois ans. «Non pas contre les prostituées, insiste-t-il, mais contre les nuisances que leur activité produit.» 22h30, «l'autre nuit», à mi-hauteur de ce boulevard de Suisse : des coups de klaxon, des claquements de portières et un début de rixe. Au petit matin, des préservatifs et des seringues jetés dans les jardins des impasses et des rues adjacentes.

«Maman, viens voir, la dame est en culotte» : depuis son étage de la résidence Emeraude,