L'arrêté antimendicité du maire FN d'Hénin-Beaumont, Steeve Briois, a été annulé cevendredi par le tribunal administratif de Lille. C'était une promesse de campagne du candidat FN contre des Roms, qui mendiaient certains jours sur la place Carnot, en face de l'église d'Hénin-Beaumont, et que le Front national accusait de «mendicité agressive».
Le tribunal avait été saisi par la Ligue des droits de l'homme, défendue par Me Marie-Hélène Calonne. L'arrêté s'appliquait du 1er juin au 31 août sur les places et les rues du centre-ville. La mairie s'appuyait sur une série de fiches de main courante, et sur une pétition signée par 52 commerçants. Le tribunal s'appuie, entre autres, sur le fait que «deux seulement des fiches de main courante versées au dossier par la commune de Hénin-Beaumont constatent des faits de mendicité, sans d'ailleurs relever aucun acte de mendicité agressive pouvant se traduire notamment par l'usage de menaces ou d'invectives», et que la pétition des «commerçants (...) ne permet pas de démontrer, en l'absence de tout élément circonstancié, l'existence d'une mendicité agressive sur les espaces et voies publiques concernés».
Le juge administratif a considéré que «l'interdiction prononcée par cet arrêté n'est ni nécessaire ni proportionnée aux atteintes portées à la liberté d'aller et venir et à celle d'utiliser