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Libération

Dieudonné, l’antisémitisme mot à mot

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Il se présente comme un «bouffon», «là pour la rigolade». Pourtant, à écouter les propos tenus dans ses vidéos sur le Web, Dieudonné fait surtout de la politique. «Libération» en a extrait les éléments de langage récurrents, qui dessinent une vraie pensée antisémite.
publié le 22 juillet 2014 à 19h36

Le révisionnisme

Cet outil essentiel du discours antisémite contemporain figure en bonne place dans le répertoire de Dieudonné. Relativiser, voire nier le génocide des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale permet en effet d'en attaquer les conséquences - comme la création d'Israël et la supposée emprise matérielle et morale des juifs. Alain Soral se plaît ainsi à disserter sur la présence de fenêtres dans les chambres à gaz. Quant à Dieudonné, il ne manque pas une occasion de s'afficher avec le négationniste Robert Faurisson, à qui il a remis sur scène un «prix de l'infréquentabilité» en 2008.

«On a créé quelque chose d'unique, on a un peuple martyr qui porterait la souffrance de l'univers, que dis-je, de trois galaxies sur ses épaules, explique le pseudo-humoriste en juillet 2012. Ce peuple serait le peuple juif, ce qui n'a absolument aucun sens. […] C'est ce qui s'est passé d'ailleurs lors de la dernière guerre mondiale avec le comportement d'Israël, le comportement obscène, inimaginable, d'aller faire payer l'Allemagne sur des crimes que ses jeunes générations n'ont pas commis.»

Moins ouvertement révisionniste qu'Alain Soral, Dieudonné privilégie l' «humour» , comme avec sa chanson parodique Shoahnanas, ou le sous-entendu : «Je n'ai pas à choisir entre les Juifs et les nazis, je suis neutre dans cette affaire, glisse-t-il en janvier 2014. Qui a provoqué qui ? Qui a volé qui ? Bon, j'ai ma petite idée…» S'insinue ains