Le personnel de l'Institut national des sciences appliquées (Insa) de Lyon est-il frappé par «une épidémie de cancers», comme le dénonce Pièces et main-d'œuvre (PMO), un groupe antitechnologies grenoblois ? Ou ces cas sont-ils «dans les statistiques de la population française», ce qui voudrait dire qu'«il n'y a pas de quoi s'alarmer», comme l'assure l'Insa ?
Alerte. Si cette affaire vient de rebondir, elle date en réalité de plusieurs années. En 2011, la direction de l'Insa est saisie de sept cas de cancer diagnostiqués au cours des treize dernières années sur des personnels ayant travaillé au Centre lyonnais de microscopie (Clym). Ces pathologies n'ayant pas de lien entre elles et ce taux n'étant pas anormalement élevé, rien ne se passe.
En juin 2014, nouvelle alerte, le directeur du laboratoire Mateis (Matériaux Ingénierie et science, unité mixte de recherche Insa Lyon-CNRS) dont les chercheurs utilisent les installations du Clym, signale deux nouveaux cas de cancer. Simultanément, PMO reçoit un courrier anonyme révélant toute l'affaire. «Sans doute en raison de la maladie d'un chercheur, dont l'épouse également chercheuse à l'Insa est morte du cancer quelque temps auparavant. Le mari et la femme, cela devient voyant, et cela délie les langues, ironisent les anti-tech grenoblois. Soudain, on s'aperçoit que neuf personnes, ont été touchées depuis une dizaine d'années. Cancer du sein, de l'utérus, du