Ils ont dix jours pour partir. Les migrants du grand squat de l’impasse des Salines à Calais ont appris jeudi après-midi la décision de la juge du tribunal d’instance de Calais. Ils s’étaient installés là aux alentours du 10 juillet, et avaient rendu publique l’existence du lieu après une manifestation de soutien aux exilés le 12. La veille, la maire de Calais avait signé un arrêté antiregroupements, et antibivouacs.
Depuis, les migrants bivouaquent dans la cour de cette ancienne usine de recyclage de métaux du groupe Galloo, qui a déposé plainte. L’usine est polluée, mais les bénévoles des associations et le collectif No Border avec l’aide de Médecins du Monde, qui fournit des tentes, une toilette, et de rudimentaires cabines pour se laver à l’abri des regards, ont choisi d’y rester, et organisent la vie du lieu avec les migrants eux-mêmes. Ils sont une centaine, des Soudanais, des Iraniens, des Érythréens, des Syriens, des Algériens, des Égyptiens, et un couple de Lituaniens.
La juge s'était déplacée sur le squat pour juger par elle-même de la dangerosité du site, à la demande de Marie-Hélène Calonne, avocate de la défense. La juge a découvert un lieu avec un coin cuisine, un groupe électrogène pour recharger les portables, un point d'eau venant des lances à incendie. Le site contient un hangar de cuves d'hydrocarbures encore pleines, dont l'accès a été condamné. À l'audience, le propriétaire du site avait plaidé le danger pour les migrants. «Tout cela est très hy