Les centres de rétention administrative (CRA) ne constituent pas un dispositif satisfaisant pour préparer l’éloignement du territoire français des étrangers en situation irrégulière. C’est l’un des enseignements du rapport de deux sénateurs chargés d’une mission d’information sur le sujet, Eliane Assassi (groupe communiste, républicain, citoyen) et François-Noël Buffet (UMP). Trois ans après la loi du 16 juin 2011 sur l’immigration, l’intégration et la nationalité, les parlementaires se sont interrogés sur l’efficacité des modifications apportées par son texte et sur l’intérêt des CRA de manière générale.
«Garantir la dignité». Le fonctionnement des vingt-trois centres de France métropolitaine, qui manquent d'«humanité», doit être assurément amélioré, et il faut revoir leur raison d'être estiment les rapporteurs. Eliane Assassi et François-Noël Buffet ont donc élaboré vingt-deux propositions, qui visent à «éviter la banalisation et [à] garantir la dignité des personnes».
Deux volets nés de plusieurs constats. En 2012, près d’une personne retenue sur deux a été libérée de ces centres, censés être un lieu de transition avant le renvoi vers leur pays d’origine des étrangers sous le coup d’une mesure d’éloignement. Dans la pratique, le retour de certains migrants n’est pas possible, mais le temps que l’administration puisse le vérifier, les individus sont parfois placés en rétention.
Pierre Henry, le directeur général de Franc