«Plus d'un million d'infections ont été évitées», lâche à Melbourne, jeudi, le professeur Bertran Auvert. «Et pour les femmes, nous montrons que la circoncision a aussi fait baisser en Afrique du Sud de près de 20% le risque pour elles.» Hier vilipendée, la circoncision, comme outil de prévention, est aujourd'hui incontestée. Professeur de santé publique à l'université de Saint-Quentin, Bertran Auvert a été le tout premier chercheur au monde à en montrer les bénéfices. Puis il a été suivi par deux équipes américaines. Tous ces travaux disent que la circoncision fait baisser le risque, en moyenne, de 60% chez les hommes, d'être infecté par le VIH.
Pour parvenir à ce constat, Bertran Auvert et une équipe sud-africaine s'étaient installés au début des années 2000 dans une township, - Orange Farm -, près de Johannesbourg. Avec le soutien de l'Agence française de lutte contre le sida et de la Fondation Bill Gates, il s'était lancé dans une vaste opération pour inciter les jeunes garçons à se faire circoncire (Libération du 19 octobre 2009). «Nous sommes passés, en quelques années, d'un taux de circoncision de 12% à 53% à Orange Farm, et ce taux atteint 64% chez les moins de 25 ans», raconte-t-il. «Puis, nous avons montré les bénéfices : deux fois moins de contaminés dans le groupe des hommes circoncis.» A Melbourne, il a présenté la suite de sa recherche. Avec cette question : qu'en est-il pour les femmes ? «Nos résultats sont une p