Depuis près de quatre ans, la Maternité des Lilas (Seine-Saint-Denis), créée en 1964 au nom d'une «certaine idée de la naissance et de la parentalité», est en lutte pour sa pérennité face aux contraintes budgétaires. Cet hôpital à but non lucratif ne pratiquant aucun dépassement d'honoraires est un lieu emblématique du droit à l'avortement et à la naissance dite «sans douleur». Réalisant, chaque année, près de 1 700 naissances, plus de 1 000 interruptions volontaires de grossesse (IVG) et 15 000 consultations, cette maternité est menacée de disparition.
La fin d'un lieu emblématique, faut-il renoncer ? Dans un contexte de coupes budgétaires, l'accélération des suppressions des établissements de proximité, les avantages croissants accordés aux cliniques privées questionnent la pérennité de cet établissement qui, devenu vétuste, aurait besoin d'être reconstruit au plus vite.
Incarnant une conception unique de la grossesse, la singularité des Lilas réside dans son approche très libre, accordant un respect particulier aux futurs parents et à l’accompagnement des jeunes mères. Mais pas seulement. Elle a aussi été au cœur de toutes les luttes pour le droit des femmes à décider ou non de poursuivre une grossesse, ce qui en fait un des centres d’orthogénie référents pour la prise en charge des IVG. Un centre dont la disparition serait un retour en arrière dans un département où