En France, on estime à plus de 230 000 les porteurs chroniques du virus de l’hépatite C responsable chez certains d’entre eux de cirrhoses et de cancers du foie. Le meilleur traitement jusqu’alors disponible, combinant interféron et ribavirine, est mal toléré et surtout au terme d’au moins six mois de traitement n’offre que chez moins de la moitié des patients traités des résultats satisfaisants. Compte tenu de cela et en se basant sur le rapport bénéfice/risque, seuls les malades les plus gravement atteints sont sélectionnés pour bénéficier de ce traitement.
Récemment de nouvelles molécules très efficaces sont apparues, notamment le sofosbuvir, autorisé en France depuis quelques mois. On peut espérer que ce produit permettra la disparition du virus de l’hépatite C chez plus de 95% des malades en moins de trois mois et avec, a priori, une bonne tolérance. Malheureusement, les exigences du laboratoire Gilead, qui produit le sofosbuvir, laissent prévoir un prix de 50 000 à 70 000 euros pour la cure. On peut donc craindre que, compte tenu du rapport coût/bénéfice, les critères de sélection des malades qui bénéficieront de ce nouveau traitement soient les mêmes que ceux retenus pour l’ancien traitement pourtant beaucoup moins efficace. En conséquence, les malades moins gravement touchés par le virus devraient attendre de voir leur état s’aggraver pour être traités.
Pour la première fois en France, un traitement efficace pourrait ne pas être prescrit à certains malades pour des rai