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Libération

Réparer soixante-six ans plus tard

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La ministre promet indemnisations et carrières reconstituées.
publié le 24 juillet 2014 à 19h26

«Il serait à l'honneur de notre gouvernement de donner enfin satisfaction à des personnes qui ont conduit un combat politique de plus de soixante ans, et ainsi de mettre fin à une injustice jamais réparée.» Voilà ce que déclare Christiane Taubira, dans son communiqué du 11 juillet, en faveur des mineurs licenciés de 1948 du Pas-de-Calais. Assez vague pour donner de l'espoir.

31 mineurs et ayants droit qui se sont manifestés pourraient en bénéficier selon la ministre de la Justice, qui indique que dans les houillères du Pas-de-Calais, «parmi les 3 000 grévistes, 200 ont subi des atteintes à leurs droits fondamentaux». Selon l'Institut d'histoire sociale minière, 1 342 mineurs ont été condamnés à des peines de prison ferme dans toute la France, la moitié dans le Nord-Pas-de-Calais.

Dès 1949, la CGT s’est battue pour une loi d’amnistie. Elle a été votée par la gauche en 1981, mais les mineurs licenciés n’ont pas été dédommagés. D’autres grévistes licenciés, comme le personnel civil du ministère de la Défense, l’ont été pourtant, et leur carrière reconstituée. Les généraux putschistes de l’OAS, dès 1982, ont profité d’une reconstitution de carrière.

Le premier qui a entendu les mineurs s'appelle… Nicolas Sarkozy. «Notre camarade Sarkozy», ironise Daniel Amigo.

En 2004, alors ministre des Finances, il fait allouer à 17 mineurs et ayants droit, une somme de 15 000 euros, au titre du chauffage et des loyers perdus depuis 1948. «Une paille, dit Norber