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Tribune

Mettre en acte nos valeurs républicaines pour lutter contre la haine

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Alors que des mères meurtries, appartenant à des parties en guerre, semblent capables de se parler, pourquoi serions-nous incapables ici, dans un pays en paix, de manifester autre chose qu’une agressivité nourrie de racisme et d’antisémitisme ?
Des détritus brûlent suite à la manifestation à Sarcelles dénonçant la campagne militaire d’Israël à Gaza, 20 juillet 2014. (Photo : PIERRE ANDRIEU.AFP)
par Un collectif de
publié le 25 juillet 2014 à 18h01

Il y a quelques jours, la mère de Naftali Fraenkel émettait le souhait de rencontrer la mère de Mohammed Abu Khdeir. La première avait perdu son fils, un des trois adolescents israéliens assassinés par balles. La deuxième avait perdu son fils, un adolescent palestinien brûlé vif.

Depuis, la situation s’est embrasée. Tandis que le Hamas lançait des roquettes sur Israël, Israël ripostait par des bombardements au corollaire inéluctable : des victimes civiles par centaines.

Le sang a déjà trop coulé au Proche-Orient et les haines se sont à ce point aiguisées que les voix qui plaident pour la paix n’arrivent plus à submerger celles de l’intolérance.

Chez nous, en France, à plusieurs milliers de kilomètres de là, ce conflit est devenu prétexte pour mieux servir la haine. Ces derniers jours, l’air est devenu lourd dans notre pays du fait de minorités actives. Les esprits s’échauffent et chacun est renvoyé dans un camp exclusif et quasiment sommé d’affronter le camp d’en face. Alors que des mères meurtries, appartenant à des parties en guerre, semblent capables de se parler, pourquoi serions-nous incapables ici, dans un pays en paix, de manifester autre chose qu’une agressivité nourrie de racisme et d’antisémitisme ?

L’existence d’affinités et l’expression de solidarités sont bien évidemment parfaitement légitimes. Mais elles ne sauraient en aucun cas venir justifier des expressions de haines ou des agressions envers celles et ceux qui exprimeraient une sensibilité différente. À cet éga