Quatre ans après l’ouverture du laboratoire de police technique de Lyon, Edmond Locard continue à consacrer sa vie à la traque scientifique des criminels. Selon nos informations, ce spécialiste de la médecine légale étudierait, à 37 ans, le moyen d’expertiser les écritures. Si la mobilisation générale ne stoppe net pas l’aventure, ce projet pourrait révolutionner la profession.
Convaincu de la nécessité de regrouper en un même lieu tous les services techniques utiles à la conduite d'une enquête, Edmond Locard a créé, en 1910, le laboratoire de police scientifique de Lyon, au 35, rue Saint-Jean. Une nécessité. Les seuls services qui existaient depuis la fin du siècle dernier étaient soit des annexes universitaires, soit des extensions d'une école de police ou d'un service d'identité judiciaire. Ce laboratoire a été monté dans des conditions que l'on n'imagine pas, «en plein combles du palais de justice de Lyon, quelques pièces d'où il fallut chasser les araignées», nous a raconté Edmond Locard. «On y accédait après cinq étages, par un escalier qui ressemblait à une échelle. Et mon personnel, au début, était des plus discrets : il se composait d'un garde champêtre et d'un gardien de la paix.»
Il en fallait manifestement davantage pour décourager le Pr Locard qui, depuis, multiplie les inventions. On se souvient qu'il y a deux ans il a mis au point une technique complémentaire à la dactyloscopie (l'étude des empreintes digitales), la poroscopie, basée