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Libération

Les Français marqués au fer rouge garance

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Comme en 1871, les pantalons des Tricolores sont d’une couleur vive.
publié le 3 août 2014 à 20h16
(mis à jour le 3 août 2014 à 20h16)

Certes, on ne peut nier qu’ils ont une certaine allure, nos fantassins, sanglés dans ces pantalons «rouge garance» qui les distinguent sur les champs de bataille depuis 1829. Mais est-ce bien raisonnable de les exposer ainsi au feu de l’ennemi ? De les transformer en cibles mouvantes, aussi repérables qu’un nez sur la face d’un ivrogne ? Peut-être espère-t-on que cette tenue, qui fut celle de l’humiliation de 1871, sera celle de la revanche ? Même si la guerre, de toute évidence, ne devrait guère durer plus de quelques mois, voire quelques semaines, nul besoin de risquer des vies pour un uniforme si voyant.

Neutre. S'il a longtemps été nécessaire de donner une vraie visibilité aux soldats quand le champ de bataille était enfumé par la poudre noire, ce rouge garance est devenu un handicap depuis que le professeur Paul Vieille a inventé, en 1884, la poudre sans fumée. D'ailleurs, les autres armées européennes ne s'y sont pas trompées : les Britanniques, les Russes, les Italiens et - malheureusement pour nos troupes - les Allemands ont déjà adopté des couleurs plus discrètes pour leurs tenues de campagne. La Chambre a bien voté, le 9 juillet dernier, l'adoption d'un drap de couleur neutre, dit tricolore, une sorte de gris obtenu par le mélange des fils bleus, blancs et rouges, mais le commandement militaire nous a confirmé hier qu'il était trop tard pour remplacer les pantalons garance avant le début des hostilités. Nul doute que la polémiqu