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Libération

Deux camps distincts parmi les intellectuels

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D’un côté, les opposants farouches. De l’autre, les tenants d’une autorisation raisonnée. Au centre, le statut du corps des femmes.
publié le 5 août 2014 à 20h06

Dans la torpeur du 14 juillet, le poids des signatures et la dureté des mots ont frappé. Dans une lettre ouverte à François Hollande et publiée par Libération, des personnalités de gauche (Jacques Delors, Lionel Jospin, Yvette Roudy, Nicole Péry, Marie-George Buffet, Catherine Tasca, Nicole Notat) voient dans la gestation pour autrui (GPA) le «triomphe de l'industrie de l'enfantement sur commande». «Les êtres humains ne sont pas des choses», estiment-ils, demandant au président de la République de «s'opposer publiquement à l'admission par le droit des contrats de mère porteuse».

Inflammable. Cette prise de position ne doit rien au hasard. Deux semaines auparavant, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) avait condamné la France pour ne pas avoir transcrit à l'état civil français les actes de naissance d'enfants nés légalement à l'étranger par mère porteuse (lire page 4). Les signataires du 14 juillet voient dans la décision de la cour le cheval de Troie d'une possible légalisation.

Cette lettre à François Hollande est aussi une pétition, initiée notamment par la philosophe Sylviane Agacinski, historique opposante de la GPA et femme de Lionel Jospin. Parmi les dizaines de signataires, les écrivaines Christine Angot et Alice Ferney, le député européen José Bové, le gynécologue et p