Prêt à tout pour se libérer de la prison de Fresnes, Antonio Ferrara, dit «Nino», petit gabarit d’1,66 m, devenu grande pointure du banditisme, a mis le paquet : explosion des portails d’enceinte et des barreaux de sa cellule avec des charges de PEP 500 ; 84 tirs à la kalachnikov sur les miradors. Le commando d’une douzaine de cagoulés à sa solde venu le délivrer a attaqué, le 12 mars 2003 à 4 h 15, la forteresse réputée imprenable, suivant le même mode opératoire qu’un braquage de fourgon blindé. Du jamais vu. Un gigantesque pied de nez à la pénitentiaire, salué par les gangsters de haut vol et les délinquants de cité, qui érigent Nino en héros.
Mais, dans le feu de l'action, l'évadé commit l'erreur d'oublier son portable dans sa geôle. Pas de chance, son pote «Doumé» Battini, qui l'avait appelé pour lui donner le top départ de l'assaut, a rappuyé par mégarde depuis la voiture de fuite. Du coup, la messagerie du Samsung de Nino, retrouvé dans sa cellule désertée, a enregistré, à 4 h 28, une minute de conversation qui a trahi son complice corse. On entend Ferrara lui lancer : «Putain Doumé, oh, t'as pris une balle ?» Et l'autre, qui pisse le sang, dit : «Hé non, ça va pas ! J'ai perdu l'œil, moi, dans l'histoire.» Pendant que les poulets explorent la bande-son pour les pister, Nino et ses potes empruntent l'autoroute du Soleil pour des vacances bien méritées à Saint-Raphaël (Var).
Recherché comme l'ennemi public numéro 2 (après Yvan Colonna), Nino Ferrara ch