«Fatigué et usé», il voulait qu'on «le laisse tranquille» avec cette affaire qui lui a «gâché» la vie. Henri Leclaire, 65 ans, a été mis en examen mardi pour le meurtre de deux enfants à Montigny-lès-Metz en 1986. Placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de rencontrer les protagonistes de l'affaire, le retraité succède à Patrick Dils et Francis Heaulme dans le rôle du suspect. Après deux heures et demie passées devant deux juges d'instruction, Henri Leclaire est sorti sans dire un mot du palais de justice de Metz. Son avocat, Me Thomas Hellenbrand, lui, a affirmé la volonté de son client de contester «toute implication dans ce dossier». Selon lui, cette mise en examen «permettra de démontrer de façon définitive qu'il est hors de cause dans cette affaire». Pourtant, l'ex-manutentionnaire, «un vieux monsieur un peu fruste qui vit seul depuis le décès de son père», comme le décrit son avocat, attire de plus en plus les regards.
«Pierre». Le 1er avril, deux témoignages de dernière minute incriminent le retraité et poussent les magistrats à reporter le procès de Francis Heaulme, alors unique accusé pour le double meurtre. L'un des deux témoins, une habitante de Metz assure qu'en 2012 Henri Leclaire lui avait avoué avoir violenté les enfants, mais sans les tuer. Il reconnaît les faits avant de préciser dans la foulée qu'il avait «inventé cette histoire».