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Libération
Récit

Des juges un peu moins fermes avec le propalestinien Mohamed S.

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Le manifestant arrêté à Barbès pour rébellion ne retournera pas en prison. Plus mesuré qu’en juillet, le procès en appel reste entaché d’imprécisions.
publié le 7 août 2014 à 19h56

«Si je suis dans le box aujourd'hui, c'est parce que je suis musulman, parce que j'ai manifesté pour la Palestine et à cause de ma couleur de peau.» Cette fois, Mohamed S. a pu parler. Cette fois encore, certes, il a été condamné. A trois mois de prison ferme. Mais jeudi, après son jugement en appel, il a pu ressortir libre du tribunal correctionnel de Paris, le maintien en détention n'ayant pas été ordonné.

Le 13 juillet, l'homme de 23 ans, cheveux longs et queue-de-cheval, manifestait contre l'opération militaire israélienne à Gaza. Après une journée passée dans le cortège avec sa famille, vers 20 h 10, il est arrêté à Barbès. Bien loin des débordements qui se déroulent près d'une synagogue du XIe arrondissement, rue de la Roquette.

A ses côtés, son petit frère Hassan, 20 ans, et Renaud, un ami, tous deux ayant le visage caché par un keffieh. La police les repère et les contrôle au nom de la loi «antiburqa», interdisant de se dissimuler le visage dans l’espace public. Quelques minutes plus tard, Mohamed S. est au poste pour rébellion et refus de contrôle d’identité.

Tendue. Le surlendemain, il passe en comparution immédiate. Dans une ambiance très tendue, la présidente de la 23e chambre du tribunal correctionnel de Paris l'écoute à peine avant de l'envoyer en maison d'arrêt. Du début à la fin de l'audience, cette dernière l'interrompt, moque son patronyme et qualifie la djellaba qu'il portait au moment des f