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Libération
Récit

La solidarité emmurée en plein Paris

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Le collectif de la Cantine des Pyrénées rend la mairie du XXe responsable de son expulsion.
Une quarantaine de sympathisants de la Cantine se sont réunis samedi. (Photo Jean-Michel Sicot)
publié le 18 août 2014 à 19h46

La Cantine des Pyrénées n’était pas qu’un «squat militant». C’était aussi l’un des derniers lieux de la capitale où voir un instituteur manger côte à côte avec un SDF était envisageable. Lundi 11 août, après un an et demi d’existence, le collectif de bénévoles gérant les lieux et les six personnes vivant sur place ont été expulsés par les forces de police. Avec la bénédiction de la mairie.

Avant que l'entrée ne soit murée par des parpaings, 40 à 60 personnes venaient chaque jour profiter des plats mis en vente à 4 euros. Depuis quelques mois, ces derniers étaient à prix libre. Derrière les fourneaux, pas de cuisiniers professionnels mais les habitants du coin, séduits par le concept, et quelques membres du collectif. «L'idée, c'était de créer un lieu ouvert le plus souvent possible»,explique l'un des fondateurs.

«Bulle d'air». En janvier 2013, le local, vide depuis deux ans selon les militants, est réquisitionné. «Mettre en place des repas à bas prix, c'était pour faciliter les rencontres. On voulait un espace de solidarité, que n'importe qui puisse passer la porte», affirme un membre du collectif qui garde l'anonymat. Samedi, ils étaient une quarantaine, réunis autour d'un repas devant les locaux condamnés. Voisins, sans domicile fixe ou vieux militants de gauche, tous sont venus soutenir «la bulle d'air» du quartier. Thomas, 23 ans, passait faire la cuisine de temps en temps : «Je ne veux pas aménager la m