Dans les pages de journaux, parmi les invités des matinales de radio et sur les plateaux télé, les femmes expertes sont trop discrètes. Elles ne représentent que 18% des effectifs. Même combat dans les conférences publiques où il n’est pas rare de ne voir qu’une représentante de la gente féminine tenter d’en placer une. Pourtant, le vivier ne manquerait pas. En entreprise, les postes de cadres supérieurs lui sont ouverts depuis plusieurs décennies, et en matière universitaire, les femmes correspondent à deux tiers des diplômés du troisième cycle. Elles se perdent donc dans le tamis de la sélection.
Mécanismes.«C'est, en partie, la faute des journalistes qui se reposent trop facilement sur un carnet de contacts de bons clients, disponibles et éloquents… souvent masculins», raconte Brigitte Grésy, inspectrice générale des affaires sociales et auteur de la Vie en rose. Pour en découdre avec les stéréotypes. Mais la responsabilité repose aussi sur les intervenantes en puissance. Sur France 2, l'animateur de Ce soir ou jamais, Frédéric Taddeï, veille à respecter la présence d'un tiers de femmes à chaque émission. Un chiffre bien au-dessus de la moyenne. «C'est difficile de les convaincre, concède-t-il, car la majorité des femmes n'aime pas les débats. Il faut souvent passer 4 à 5 fois plus de coups de fils pour trouver une volontaire.» Il en a pris son parti : «Si j'invite une femme pour cette raison et si l'ouv