Si le marché de l’immobilier bat de l’aile, si les chiffres de la construction sont à la baisse, si les ménages rament pour se loger, il n’y a qu’une explication : «C’est la faute à la loi Duflot.» Cette idée développée par les milieux de l’immobilier, avec le renfort de cabinets spécialisés en stratégie de la communication, traverse désormais le débat public et fait la une des journaux. Elle est relayée au sein même de la majorité par des députés tels que Christophe Caresche. Pourtant, cette mise en cause sans nuance de l’ex-ministre écologiste du Logement ne résiste pas à une analyse fine des statistiques publiées par les notaires et par l’Insee.
L’examen des chiffres sur une longue période montre que l’évolution de la situation de l’immobilier et de la construction est plutôt liée à la conjoncture économique globale : quand la croissance marque le pas, l’activité dans le secteur du logement ralentit aussi. Ce constat, qui vaut également dans d’autres pays, est renforcé par des spécificités bien françaises : depuis 1997, les prix des logements ont presque triplé dans de nombreuses grandes villes (un quasi record en Europe), ce qui a écarté du marché les acquéreurs aux revenus modestes et moyens. Outre la conjoncture, les mauvais chiffres de la construction sont liés au manque de terrains à bâtir et aux politiques restrictives d’urbanisation des élus locaux.
Comment l’immobilier a-t-il évolué ces dernières années ?
Pendant dix ans, entre 1