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Analyse

Immobilier : vers un cadeau aux nantis

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L’inertie de la ministre du Logement Sylvia Pinel a laissé le champ libre aux lobbys du secteur. Un projet de mesure de défiscalisation fait bondir les associations de locataires.
Passation de pouvoir entre Cécile Duflot et Sylvia Pinel (au micro), le 2 avril. (Photo François Guillot. AFP)
publié le 27 août 2014 à 20h06
(mis à jour le 29 août 2014 à 11h29)

Mardi, Sylvia Pinel, que l’on a très peu entendue jusqu’ici sur les dossiers la concernant, a été reconduite au Logement. L’espace politique et médiatique laissé vacant par la ministre radicale de gauche a permis aux lobbys de l’immobilier de se déchaîner contre la loi Alur. Des cabinets spécialisés en communication ont été engagés à grands frais pour accréditer, à coup d’intox, l’idée selon laquelle ce texte adopté sous Duflot était responsable du repli de la construction dans l’Hexagone. Tout cela sans que personne au sein du gouvernement ne juge utile de leur apporter la moindre contradiction.

Or la construction et les ventes de logements neufs ont dévissé dès 2008 en raison notamment des prix très élevés de l'immobilier dans notre pays. Les prix de la pierre, qui ont presque triplé en quinze ans dans les grandes villes, ont écarté massivement du marché les primo-accédants. Ils sont seulement 100 000 à avoir pu pu acheter un logement neuf l'an dernier, alors que le potentiel de ces primo-acquéreurs est estimé à 185 000 par la Fédération française du bâtiment (FFB). Près de la moitié a renoncé faute de pouvoir boucler le budget d'acquisition. La France demeure malgré tout le pays de l'UE où l'on construit le plus, avec 5 logements mis en chantier pour 1 000 habitants, contre 3 en Allemagne ou 2,3 en Grande-Bretagne (1).

Ann