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Libération

Des Roms jetés à la rue sur ordonnance

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La police a délogé une centaine de personnes vendredi à Meaux, alors que seules cinq devaient être expulsées.
publié le 29 août 2014 à 20h56

La préfecture de Seine-et-Marne serait-elle dans l’illégalité ? Vendredi, entre 75 et 150 Roms, selon les sources, ont été expulsés de locaux industriels abandonnés où ils s’étaient installés au cours du mois de juillet, à Meaux.

Saisi par le propriétaire du terrain qui a racheté la parcelle il y a peu, le tribunal de la ville a prononcé leur expulsion le 6 août. «Cette ordonnance est nulle et illégale, peste Julie Launois-Flacelière, l'avocate des expulsés. La présidente du tribunal de Meaux s'est déclarée compétente, alors qu'elle n'aurait pas dû le faire. Normalement, c'est le tribunal d'instance qui doit être saisi, puisque cela concerne l'expulsion d'un bâtiment.»

Recours. Dans l'ordonnance forçant les Roms à quitter leur abri, seulement cinq habitants du squat sont mentionnés. Les forces de l'ordre, elles, ont évacué tout le monde : 145 personnes «qui n'ont pas pu se défendre lors de l'audience», selon Me Launois-Flaceliere. Ces dernières n'ont «pas eu le temps de trouver un avocat : une semaine à peine s'est écoulée entre l'acte d'huissier et l'audience», explique-t-elle. Pour protester contre le jugement rendu, l'avocate a déposé un recours afin de suspendre la décision du tribunal de Meaux.

D'où l'empressement de la préfecture pour vider les lieux selon Me Launois-Flacelière. «Cette expulsion ne tient pas cinq minutes en appel, affirme-t-elle. J'ai prévenu le co