«J’ai toujours voulu travailler avec les enfants et j’avais envie de transmettre une passion, de réussir à intéresser les élèves pour qu’à leur tour ils trouvent quelque chose qui leur plaise. C’est pour ça que je suis devenue prof. Cette année, au collège Eugène-Delacroix de Roissy-en-Brie, je fais ma troisième rentrée.
«Pour l’instant, le métier correspond à ce que j’espérais. Bien sûr, j’ai aussi été confrontée à la réalité du collège, avec son lot de problèmes de discipline et le cadre imposé aux enseignants par le "socle commun de connaissances et de compétences", un ensemble de savoirs que doivent maîtriser les élèves. En début de carrière, trouver ses repères n’est pas évident, notamment sur les logiciels et les documents de référence avec lesquels on doit composer.
«On nous demande plein de choses, mais en plus, on est parfois confrontés à des parents qui remettent en question ce qu’on fait. Si les enfants ont moins de respect qu’avant pour leurs profs, c’est d’abord parce que leurs parents eux-mêmes nous respectent moins. Notre image est tombée très bas. La société nous voit comme des fainéants, toujours en vacances ou en grève. C’est d’autant moins facile à vivre quand on est jeune enseignant et qu’on n’a pas beaucoup confiance en soi. Même dans mon entourage, on me charrie à cause de mon métier. On m’a parfois dit que quitte à travailler dans les langues, j’aurais dû aller vers le commerce, j’aurais été mieux payée. J’ai entendu le même type de discours dans la bouc