«C’est ma première rentrée, je suis au lycée professionnel Paul-Gauguin d’Orléans. Devenir prof, c’était sans doute un peu dans mes gènes : il y a plusieurs enseignants dans ma famille. Très tôt, ça m’a branché. Au lycée, je faisais déjà de l’aide aux devoirs. J’apprécie le contact avec les élèves et l’idée de transmettre quelque chose. Mais il y a aussi des aspects moins positifs. Je me suis rendu compte de la réalité du métier au moment des premiers stages. Là, on se dit que c’est pas facile, qu’il ne faut pas faire ce métier pour les vacances, mais par passion. Et puis ce n’est pas la paye qui va susciter des vocations…
«L’enseignement attirerait sans doute davantage s’il était mieux payé. Parce qu’il faut accepter d’être constamment critiqué et de voir son autorité remise en question, notamment par les parents. S’il y a un souci, c’est facile de reporter la faute sur l’enseignant. Plutôt que de mettre en doute les capacités de l’enfant quand il rentre avec une mauvaise note, certains parents disent que c’est le cours qui était mauvais. La confiance entre parents et professeurs n’existe plus. Pendant la formation, on nous dit qu’en cas de souci juridique avec un élève, ce sera sa parole contre la nôtre, donc il faut faire très attention. Par exemple, ne pas rester seul avec un élève…
«Si de moins en moins d’étudiants veulent devenir prof, c’est aussi parce qu’ils savent qu’il ne suffit pas d’être doué dans une matière. Ils ont compris que, comme les jeunes sont de plus en p