Conséquence des chaos syrien et libyen, le bilan des migrations en Méditerranée cet été est terrible, et historique : 2 000 morts, au moins, et environ 100 000 personnes recueillies par la marine italienne dans le cadre de l’opération Mare Nostrum, soit un chiffre supérieur à celui des révolutions du Printemps arabe de 2011.
En France, la situation de plus en plus tendue à Calais, saturé par 1 300 candidats à l'exil en Angleterre, est une incarnation de cette pression migratoire. Décidé à «faire le job sérieusement et non à surfer sur l'émotion», le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a conclu lundi à Bruxelles devant la Commission une mini-tournée européenne (Rome, Londres, Barcelone et Berlin) durant laquelle il a présenté son plan de renforcement des frontières extérieures de l'Union et d'endiguement des départs grâce à des échanges avec les «pays sources». «On peut mettre en place les dispositifs humanitaires les plus généreux ; si les flux ne sont pas gérés en amont, tout cela ne servira à rien», assurait samedi Bernard Cazeneuve dans l'avion qui l'emmenait à la rencontre de ses homologues espagnol et allemand.
Côtes. L'objectif le plus concret de ce plan est d'aboutir à la création d'un dispositif Frontex plus (1), qui consisterait à positionner des bâtiments des marines nationales de plusieurs Etats européens tout près des côtes, dans une logique de surveillance plutôt que d'assistance. Le but est