La glaciation après la tempête. Mi-avril, plusieurs enquêtes de presse dévoilent les soupçons de dérive catholique ultra au sein du groupe scolaire Gerson, un établissement privé sous contrat du XVIe arrondissement parisien. La venue de conférenciers d'Alliance Vita, une association anti-avortement dénonçant les «semi-meurtrières» qui prennent la pilule, choque. Immédiatement, c'est le branle-bas-de-combat rue de Grenelle : le ministre Benoît Hamon diligente une enquête de l'inspection générale de l'Education nationale. Quatre mois plus tard, c'est le calme plat. Selon nos informations, le ministère s'apprête à rendre, dans les prochains jours, ses conclusions. Bilan : «Aucune atteinte à la liberté de conscience des élèves ne peut être constatée au lycée Gerson, pas plus que dans le reste de l'établissement.»
Fin de l'histoire ? Loin de là. Car, en coulisses, les cercles catholiques sont en ébullition. Une mobilisation feutrée, mais qui ne trompe pas. «La crise à Gerson a été étouffée et évacuée», estime Alain Bernard, délégué du Snec-CFTC dans l'académie de Paris. Le syndicaliste, peu suspect de «cathophobie», ne mâche pas ses mots : «Le secrétaire général de l'enseignement catholique insiste régulièrement sur la nécessaire ouverture de nos établissements. A Gerson, ça semble être une fermeture.»