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TRIBUNE

Les «longues peines» : emmurés vivants ?

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par David Puaud
publié le 4 septembre 2014 à 17h06

L'histoire de José, relatée par Sonya Faure dans son article «Les magistrats sont effrayés de libérer des hommes supposés ne jamais sortir» (1),relance le débat sur le traitement des longues peines en France. José était détenu depuis trente ans à la centrale de Clairvaux, un établissement réputé pour son régime carcéral drastique qui accueille environ 170 détenus purgeant des longues peines. Ce détenu de 70 ans condamné à perpétuité en 1984, qui avait connu sa première permission au mois de juin est décédé dans la nuit du 9 au 10 août, trois jours avant sa libération dans un «hôpital prison». Selon son avocate, maître Boesel, la dernière fois qu'elle vit José, ce dernier lui indiqua : «Voilà, ils m'ont eu. Je vais mourir ici, j'aurais fait une vraie perpétuité.»

Anecdotique, l'histoire de José ? Non, celle-ci renvoie notamment à la lettre de ces dix détenus de Clairvaux en 2006, condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité, qui réclamèrent le rétablissement de la peine de mort pour eux-mêmes. A l'époque, ils déclarèrent : «Assez d'hypocrisie ! Dès lors qu'on nous voue en réalité à une perpétuité réelle, sans aucune perspective effective de libération à l'issue de notre peine de sûreté, nous préférons en finir une bonne fois pour toutes que de nous voir crever à petit feu, sans espoir d'aucun le