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Libération
Sans-papiers

A Paris, les espoirs douchés des employés du «57»

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Les travailleurs d’une onglerie se mobilisent contre les gérants qui ferment boutique après avoir été contraints de se conformer à la loi.
Au 57, boulevard de Strasbourg, jeudi, à Paris. Les ex-employés du salon de beauté occupent les locaux. (Photo Jean-Michel Sicot)
publié le 5 septembre 2014 à 19h46

Sur la vitrine du salon New York Fashion, au 57, boulevard de Strasbourg (Paris, Xe), les drapeaux de la CGT sont de retour. Les 18 salariés sans papiers aussi. Vendredi matin, une cinquantaine de personnes sont venues les soutenir. Le 6 juin, les employés de ce salon étaient parvenus à obtenir un contrat de travail. Un exemple dans ce quartier, temple de la coiffure afro, où près de 1 500 travailleurs ne sont pas déclarés.

Mais les déboires se sont ensuite enchaînés : liquidation judiciaire et fermeture du salon. En effet, les gérants du «57» ont mis la clé sous la porte dès le 15 juin, brisant du coup tout espoir de régularisation. «Sans même prévenir les salariés», précise Marilyne Poulain, de la CGT Paris.

Ce jour-là, «le gérant a surgi de nulle part en hurlant : "Dégagez! Dégagez !"» raconte Precious, une coiffeuse nigériane de 29 ans. «Il nous a dit que, cette fois, la CGT ne pourrait rien pour nous.»

Case départ. L'annonce de la liquidation a sonné comme un retour à la case départ pour les salariés du New York Fashion. Les Cerfa, documents permettant d'obtenir un titre de séjour, ne peuvent en effet être validés qu'à la condition de travailler au moment du traitement du dossier.

Dépités, les salariés ont décidé d'occuper les locaux et de mener une action au p