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Portrait

Mehdi Nemmouche, de Roubaix aux basses œuvres jihadistes

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Mehdi Nemmouche, parcours d'un jihadistedossier
Radicalisé sur le tard, il a déployé toute sa perversité dans les geôles syriennes de l’Etat islamique.
Le 26 juillet 2014, dessin de Mehdi Nemmouche au tribunal de Versailles. (Photo Benoit Peyrucq. AFP)
publié le 7 septembre 2014 à 21h16

A Alep, le petit braqueur de supérette de Roubaix est devenu en 2013 geôlier d'otages pour l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, devenu depuis EI). Là-bas, Mehdi Nemmouche roule des mécaniques avec ses gants de moto en cuir pour frapper les récalcitrants et, même s'il «s'en fout de Ben Laden» selon un témoin, il fanfaronne auprès des mécréants occidentaux retenus qui osent lui tenir tête : «Non mais tu ne sais pas à qui tu as affaire, j'suis Al-Qaeda, moi !» Cet exécutant «d'un rang secondaire» a «maltraité et battu» Nicolas Hénin, mais a également «donné 40 coups de gourdin sur le crâne» de Didier François, d'après les auditions des quatre victimes versées dans l'enquête ouverte à Paris pour «enlèvements et séquestrations en relation avec une entreprise terroriste».

A en croire ces procès-verbaux, le grand reporter d'Europe 1 Didier François fut durant trois mois «la tête de Turc» de ce Français cagoulé surnommé «Abou Omar» qui le prend pour «un agent de la DGSE» et menace de l'exécuter. A plusieurs reprises, les leaders irakiens et syriens d'EIIL ont dû «protéger les otages occidentaux des violences de Nemmouche», prêt à les liquider au lieu de rançonner les Etats. Si «Abou Omar le cogneur» est obligé de modérer ses pulsions avec les otages occidentaux, il se montre bien plus cruel avec les «50 ou 80 prisonniers syriens de droit commun» enfermés à côté, dans le sous-sol de l'hôp