L'avenir politique de Nicolas Sarkozy est-il compatible avec son agenda judiciaire ? A la veille de son retour annoncé, la question est sur toutes les lèvres. De fait, entre les affaires qui le menacent directement et celles qui visent ses proches, jamais un ex-président n'avait été cerné à ce point par la justice. Une situation qui s'est encore aggravée au début de l'été avec sa mise en examen pour «corruption active», «trafic d'influence» et «recel de violation du secret professionnel» dans l'affaire dite «des écoutes». Une première.
Les écoutes. Soupçonné d'avoir promis un poste à un haut magistrat de la Cour de cassation en échange d'informations sensibles dans un autre dossier, Sarkozy a toujours affirmé être parfaitement étranger à cette affaire. «Des chefs d'accusation grotesques», a-t-il balayé en sortant de sa garde à vue, début juillet. Mais derrière la diatribe habituelle contre les magistrats et l'instrumentalisation de la justice, les propos retranscrits par les enquêteurs sont accablants. Sur une ligne secrète ouverte au nom de «Paul Bismuth», Sarkozy discute longuement avec son avocat Thierry Herzog. Persuadés d'échapper à la surveillance des enquêteurs, les deux hommes y parlent librement de la meilleure stratégie à adopter pour tromper les juges et évoquent le dévouement de leur «ami» à la Cour de cassation, qui espère un poste dans une juridiction monégasque en échange de ses